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  • septembre 8, 2020
  • 19 Minutes

Commentaires du marché – Semaine 37

LES YEUX RIVÉS SUR L’EURO

La BCE a du pain sur la planche pour sa réunion de jeudi. L’euro a atteint 1,20 dollar pour la première fois depuis 2018 – ce n’est pas grand-chose si cela reflète l’optimisme pour l’avenir, qui pourrait être renforcé lorsque les ministres des finances de l’UE se réuniront dans les prochains jours pour discuter de la mise en œuvre de leur fonds de relance de 750 milliards d’euros.

Mais sur une base pondérée en fonction des échanges, l’euro est proche de ses plus hauts en six ans, pesant sur les prix. L’inflation est devenue négative en août pour la première fois depuis 2016 – un signal d’alarme pour une BCE chargée de la maintenir à près de 2%.

Un stimulus agressif dû à l’impact du COVID-19 qui permet de gagner du temps alors qu’aucune action majeure n’est attendue. Pourtant, l’alarme de déflation et un euro ferme suggèrent qu’il ne faudra pas longtemps avant que la BCE n’agisse à nouveau. Les marchés chercheront des indices au moment où cela pourrait se produire.

LES EXPORTATIONS CHINOISES SONT A LA FETE

Une demande de consommation refoulée en Chine, des flux étrangers massifs en obligations en yuans et une devise en hausse attestent de ce qui est de loin la reprise la plus rapide au monde après la pandémie. Les données commerciales d’août sont la cerise sur le gâteau, montrant que les exportations augmentent pour le troisième mois consécutif.

Elles ont grimpé de 9,5% par rapport à un an plus tôt, le plus fort gain depuis mars 2019, selon les données de lundi. Mais une baisse de 2,1% des importations poursuit la tendance baissière observée en juillet et suggère une demande intérieure faible.

Les investisseurs attendront maintenant les données sur les prêts et la masse monétaire de cette semaine. Ce qui devrait confirmer les attentes des investisseurs obligataires : la Chine ne ralentira pas et n’est pas pressée de resserrer sa politique.

TOUT EST UNE QUESTION DE TRAVAIL

Moins se centrer sur l’inflation et plus se fixer sur le marché du travail: tel était le message du patron de la Fed, Jerome Powell, lors du sommet virtuel de Jackson Hole du mois dernier. Cela signifie essentiellement que la Fed, qui vise désormais une moyenne, ne s’inquiètera pas du dépassement de l’inflation de 2% de son objectif, ce qui lui donne la possibilité de maintenir les taux d’intérêt bas aussi longtemps qu’elle le souhaite.

C’est une bonne nouvelle pour les marchés boursiers, immobilier et d’autres secteurs qui bénéficient d’une monnaie bon marché. L’inflation semble avoir peu de chances d’atteindre 2% de sitôt, même si les anticipations d’inflation ont augmenté ces derniers temps.

Les chiffres de l’inflation d’août, publiés ce vendredi, devraient montrer l’IPC de base en hausse de 0,2% d’un mois à l’autre après le gain de 0,6% de juillet. Pour 12 mois jusqu’en août, il est attendu à 1,2% contre 1% le mois dernier. L’indice préféré de la Fed – l’indice des prix de base de la consommation des particuliers (PCE) hors alimentation et énergie – a augmenté de 1,3% en juillet. À ce rythme, l’inflation des prix des actifs pourrait être un plus gros casse-tête à résoudre pour la Fed

RAPIDE DÉCLIN

Le gouvernement britannique voit apparemment 30 à 40% de chances de conclure un accord commercial post-Brexit avec l’Union européenne. Cette évaluation semble désormais optimiste compte tenu des informations faisant état d’une nouvelle législation britannique qui annulerait l’accord de retrait du Brexit. Si elle est mise en œuvre, cela pourrait compromettre le traité de l’UE signé en janvier et attiser les tensions en Irlande du Nord.

Le Premier ministre, Boris Johnson, devrait déclarer que si aucun accord de libre-échange sur le Brexit n’est conclu avant le 15 octobre, les deux parties devront «passer à autre chose».

La déclaration menace de faire couler les négociations sur le Brexit de cette semaine avant même qu’elles n’aient commencé. Les tours précédents se sont soldés par une impasse sur diverses questions, notamment sur les quotas de pêche ou sur le désir de la Grande-Bretagne d’utiliser des aides d’État pour son secteur technologique.

La perspective d’un non-accord est effrayante, étant donné les milliards de dollars d’échanges annuels en jeu. Les actions britanniques font preuve de nervosité, elles sont en retard de 10% par rapport à leurs homologues européennes depuis le début de l’année et l’économie britannique pourrait se contracter plus que tout autre pays développé. La livre sterling a fait preuve de résilience jusqu’à présent, mais ses jours au soleil semblent comptés.

SUGA A BESOIN DE SOUTIEN

Yoshihide Suga a tracé sa route depuis les terres agricoles enneigées du nord de Honshu, en passant par une fabrique de carton à Tokyo et par la politique locale à Yokohama, jusqu’à l’aube du meilleuremploi du Japon. Il semble prêt à remporter le scrutin du 14 septembre pour la direction de son parti et à succéder au Premier ministre.

Pourtant, sa réputation de lieutenant plutôt que de leader amène les investisseurs à se demander si la détermination suffira à consolider le soutien du public et à empêcher davantage de turn-over concernant le poste de premier ministre.

Un sondage de vendredi montrant Suga en tête devant l’ancien ministre de la Défense, Shigeru Ishiba, pour devenir le candidat favori est un signe positif. Mais avec une élection prévue en 2021 et le yen ne se remettant pas encore complètement du choc du au départ de Shinzo Abe, il doit rapidement gagner les cœurs et les esprits.

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