UN REBOND EN VUE
Le sursaut du dollar déconcerte certains qui parient sur une tendance baissière de plusieurs années. Les pronostics optimistes des responsables de la Fed pour la croissance de 2021 et la détermination des démocrates à mettre en place des mesures de relance de grande envergure pourraient annoncer une belle année en terme de gain.
Les données américaines laissent entrevoir un rebond économique qui s’accélère : les demandes d’allocations chômage ont diminué depuis trois semaines consécutives, les commandes ont dépassé les attentes et les bénéfices des entreprises au quatrième trimestre ont dépassé les sombres prévisions antérieures. Les chiffres de l’inflation de mercredi montreront si l’IPC de base peut continuer à dépasser les attentes.
NOUVELLE ANNÉE, NOUVELLE POLITIQUE?
Les marchés monétaires chinois manquent considérablement de liquidités de la part de la Banque populaire de Chine qui devrait en injecter bien plus pour satisfaire la demande.
Les taux à court terme ont baissé après avoir atteint leur plus haut niveau depuis près de six ans mais les actions sont agitées. Les investisseurs se demandent si ce resserrement représente un durcissement de la politique compte tenu des récentes mises en garde des autorités sur les risques de dette et de bulle.
Pour évaluer la situation économique, regardez l’action de la PBOC sur les marchés monétaires, ainsi que les données sur les prêts et la masse monétaire qui seront disponibles à partir du 10 février.
A LA RECHERCHE DE BÉNÉFICES!
Les sociétés du S&P 500 ont battu les estimations des analystes pour les bénéfices du quatrième trimestre à un rythme effréné et les jours à venir mettront cette tendance à l’épreuve.
Jusqu’à présent, 83,3 % des résultats ont affiché des bénéfices supérieurs aux attentes, selon les données de Refinitiv, un chiffre bien au-dessus du taux historique de 65 %. Les sociétés du S&P 500 devraient maintenant afficher une augmentation globale de 1,6 % des bénéfices au quatrième trimestre, contre une chute à deux chiffres prévue le 1er janvier.
Les résultats sont d’autant plus prometteurs que la situation en Europe est déplorable, avec une baisse de 23,9 % des bénéfices au quatrième trimestre.
Parmi les prochains rapports américains, citons ceux de Cisco, Coca-Cola et Walt Disney. En Europe, les banques UniCredit, Commerzbank et Société Générale, le géant pétrolier Total et la société de voyage Tui publieront leurs chiffres. Les résultats pourraient cimenter la divergence transatlantique.
LA RUSSIE BOITE…
Le président Joe Biden a exposé son blocage en matière de politique étrangère et le ton de la conversation vis-à-vis de la Russie s’est nettement refroidi. Il n’y aura plus, a-t-il prévenu, de « retournement face aux actions agressives de la Russie ».
Cela pourrait signifier de nouvelles sanctions sévères contre la Russie après l’empoisonnement et l’emprisonnement de l’homme politique de l’opposition Alexei Navalny et la répression du Kremlin contre les manifestants.
Le rouble a déjà manqué une grande partie du récent redressement des marchés émergents. Une forte augmentation de l’inflation alimentaire s’ajoute au mécontentement social.
Ce sont tous les risques que les banquiers centraux devront équilibrer lorsqu’ils se réuniront le 12 février. Ils n’ont probablement pas d’autre choix que de maintenir les taux d’intérêt à 4,25 %.
MARIO AUX COMMANDES
Devinez qui est de retour : Mario Draghi. L’ancien directeur de la Banque centrale européenne, qui a sauvé l’euro de l’effondrement en 2012, est chargé de former le nouveau gouvernement italien.
La joie des marchés était palpable, le rendement des obligations à 10 ans de l’Italie par rapport à l’Allemagne a chuté en dessous de 100 points de base et les coûts de l’assurance contre les défauts de paiement de l’Italie sont tombés au plus bas en 2018, dans l’espoir que Draghi agira rapidement pour relancer une économie frappée par la récession.
Il a du pain sur la planche, un parlement en dents de scie signifie que des élections rapides sont un risque. De plus, il y a une histoire : Mario Monti, un économiste chargé de sortir l’Italie de la crise en 2011, a constaté que les législateurs se sont retournés contre lui lorsqu’ils ont décidé que sa solution économique était trop amère.
En attendant, la baisse du risque italien a contribué à pousser les coûts d’emprunt allemands à des sommets sur cinq mois et le flux d’obligations Allemagne-Italie pourrait bien s’accélérer.