• sipagroupnew
  • juin 3, 2020
  • 21 Minutes

Commentaires du marché – Semaine 23

DES RELATIONS DIFFICILES

Le parlement chinois vient de conclure sa réunion annuelle à huis clos avec des hauts fonctionnaires qui ont clairement indiqué que l’emploi est la priorité absolue.

Des mesures de relance budgétaire représentant plus de 4 % du PIB ont été prises pour stimuler l’emploi et les revenus sans devoir compromettre la stabilité financière. Les marchés pourraient vouloir garder un œil sur les indicateurs de l’emploi issus des enquêtes sur l’industrie manufacturière qui doivent être publiées dans les prochains jours. Les marchés monétaires sont tendus et le yuan s’affaiblit. Les marchés se dirigent vers le mois de juin en se demandant si la Chine va réduire ses réserves bancaires ou laisser la monnaie glisser davantage.

La situation compliquée entre Washington et la Chine sur la nouvelle législation de sécurité de Pékin pour Hong Kong est redoutée par beaucoup d’avocats, de diplomates et d’investisseurs car ils craignent qu’elle détériore les libertés de la ville.

Le week-end est rempli d’action : Hong Kong se prépare à d’autres manifestations urbaines, l’administration américaine réexamine le statut spécial de la ville et le président Donald Trump prépare une réponse. Que cela concerne la phase 1 de l’accord commerciale avec la Chine datant de 2019 ou les sanctions qu’il va mettre en place au sujet des visas pour les citoyens de Hong Kong, la reprise de la bourse est complétement dépendante des actions que Trump va mettre en place.

CONTRASTE ENTRE LES EMPLOIS ET LE MARCHE BOURSIER AMERICAIN

La divergence croissante entre un paysage économique de plus en plus désastreux et un marché boursier américain en plein essor sera exposée vendredi lors de la publication des données de mai sur l’emploi salarié non agricole.

L’augmentation des demandes hebdomadaires de chômage depuis avril laisse présager un autre chiffre sombre concernant l’emploi salarié pour le mois de mai. Un sondage Reuters a montré que les économistes s’attendent à ce que les employeurs américains aient supprimé 7,45 millions d’emplois en mai, contre le record de 20,5 millions d’emplois supprimés en avril.

Bien que certains signes encourageants soient apparus ces dernières semaines dans le domaine de l’emploi, il est peu probable que ces changements se reflètent dans les données de mai.

Toute surprise positive sera probablement encouragée par les taureaux de la bourse, désireux de saisir les opportunités de reprise après le déclin économique induit par le coronavirus.

LA BCE DANS L’ATTENTE

En apparence, le plan de l’Union européenne de 750 milliards d’euros pour soutenir les économies frappées par la pandémie de coronavirus allège la pression sur la Banque centrale européenne qui incite depuis longtemps les dirigeants européens à faire plus pour renforcer l’économie du bloc.

Ainsi, la réunion des responsables de la fixation des taux de la BCE ce jeudi pourrait bien être reportée jusqu’à ce que l’accord européen soit conclu. Cependant, de nombreux économistes affirment qu’une nouvelle relance en juin est plus probable. Après tout, la mise en place du fonds de relance de l’UE prendra du temps et sera probablement confrontée à des obstacles en cours de route.

En outre, la BCE est en train de brûler ses achats d’actifs d’urgence, qui devraient s’épuiser d’ici octobre à moins qu’ils ne soient étendus. La nature sans précédent du choc COVID-19 signifie que les perspectives économiques restent loin d’être certaines.

Une nouvelle relance de la BCE devrait alimenter les rendements des obligations européennes et renforcer l’euro car l’optimisme des fonds de relance ont atteint leur plus haut niveau depuis deux mois. La question est donc de savoir pourquoi la BCE attend avant de prendre de nouvelles mesures de relance.

DES FINANCEMENTS A PROFUSION

Le mois de mai a été remarquable en raison de la levée de capitaux importants par les entreprises, les investisseurs institutionnels et les actionnaires, plusieurs milliards de dollars ayant été réunis pour faire face aux retombées du virus, redonnant vie aux marchés des capitaux.

En Europe, l’introduction en bourse virtuelle de la cafetière JDE Peet’s JDEP.AS est la cerise sur le gâteau.

Durement touchées par le confinement, les entreprises ont levé des fonds sur les marchés des actions et des obligations pour les aider à surmonter la crise et à redémarrer en douceur leurs activités à mesure que les restrictions s’assouplissent. Aux États-Unis, la vente par PNC Financial Services de sa participation dans BlackRock et le retrait de Sanofi dans le laboratoire américain Regeneron ont déclenché une avalanche de transactions.

Le besoin urgent de liquidités a également remis à l’honneur les obligations convertibles, c’est-à-dire la vente d’obligations qui peuvent être converties en actions. La Commerzbank a déclaré qu’elle pourrait vendre des obligations convertibles conditionnelles d’une valeur de 3 milliards d’euros.

Cette recherche d’argent a été plus visible aux États-Unis qu’en Europe bien que les niveaux d’émission aient été bien inférieurs à ceux observés durant la crise financière de 2008. En attendant, l’augmentation de l’offre d’actions et la baisse de la demande pourraient freiner la reprise des marchés boursiers.

LA LIVRE STERLING AU PLUS MAL

La Grande-Bretagne se prépare à un nouveau cycle de négociations de Brexit avant le sommet de l’Union européenne le 18 et 19 juin prochain. A cette date, Londres devra décider s’il demande ou non une prolongation de l’accord de transition.

Les responsables britanniques ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils ne le feraient pas, mais l’heure tourne et il ne reste pas beaucoup de temps avant fin décembre, date à laquelle la Grande-Bretagne et l’UE se sépareront définitivement avec ou sans accord commercial.

Les négociateurs n’ont pas fait beaucoup de progrès. La Grande-Bretagne affirme qu’un accord sur la pêche pourrait ne pas être prêt d’ici juillet et qu’il appartient à Bruxelles de sortir de l’impasse. L’UE invite la Grande-Bretagne à faire un effort plus important et à être plus réaliste concernant leurs attentes dans ces négociations.

Tous ces mouvements de va-et-vient maintiennent la livre sterling à son niveau le plus bas depuis près de trois décennies. Et comme si un Brexit potentiellement désordonné ne suffisait pas, la monnaie britannique est également confrontée à la perspective de taux d’intérêt négatifs, d’une profonde récession et d’un endettement croissant.

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